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Nous y voilà - l'ère de la nouvelle méthode de comptage dans les affaires criminelles liées aux stupéfiants. L'Office fédéral de la statistique s'essaie à l'ancienne statistique Betm des polices suisses. Mais le premier millésime issu des mains des professionnels laisse encore à désirer.
Même si dans différents pays, la dépénalisation du THC est discutée ou même mise en œuvre, en Suisse, la répression suit imperturbablement son cours. Même dans la ville de Zurich, qui avait pourtant accepté l'initiative sur le chanvre fin 2008, les ordonnances pénales sont aujourd'hui produites à la chaîne pour plus de 258 francs (la toute première fois, il faut le noter). Même un gouvernement rouge-vert ne sert à rien - même St-Gall, avec son gouvernement bourgeois, a déjà fait de nombreux pas en avant avec les amendes d'ordre.
Cessons de nous plaindre et examinons les nouvelles données de l'Office fédéral de la statistique (OFS). Celui-ci devait présenter les chiffres de la répression publiés jusqu'ici par le Service d'analyse et de prévention d'une manière statistiquement plus propre. Eh bien, ils se sont donné du mal. Mais ils n'y sont pas vraiment parvenus. En revanche, il y a de quoi rire : Il y a maintenant des jeunes plants, des plants séchés, des plants frais - mais toujours pas de distinction entre indoor et outdoor. En revanche, il y a maintenant une catégorie cannabis - là, personne ne sait s'il s'agit de beuh ou de hasch. La marijuana reste une catégorie, même si la LStup n'en parle pas. Il leur faudra sans doute encore quelques années pour continuer à démêler l'enchevêtrement de données fournies par les différentes polices selon différents critères et pour mettre enfin en place des critères raisonnables et uniformes.
En revanche, la subdivision en contraventions et délits (ces derniers encore une fois subdivisés en légers et lourds ) est louable. C'est ce que nous essayons d'enseigner depuis des années aux consommateurs de THC : La différence fondamentale entre contravention et délit. En outre, la nouvelle statistique fait la distinction entre les actes punissables et le nombre de prévenus. Même si ces chiffres sont similaires, ils diffèrent.
Nous nous sommes donné la peine d'extraire les chiffres spécifiques au cannabis de la grande masse de données (dans laquelle la question du chanvre risque toujours de disparaître un peu). Ce que nous avons dû omettre à chaque fois, c'est la catégorie “plusieurs substances”. Celle-ci contient tous les cas où il ne s'agit pas d'une seule substance, mais de plusieurs. Cette catégorie contient de nombreux cas et on peut supposer qu'il y a parmi eux de nombreux cas de chanvre pur (p. ex. hasch et plantes de chanvre ou beuh et huile). Mais bien sûr aussi des cas dans lesquels des produits THC et d'autres stupéfiants ont été trouvés. Nous espérons pouvoir fournir une évaluation détaillée à ce sujet.
La comparaison avec les chiffres des dénonciations antérieures (un aperçu des années 1974 à 2008 se trouve dans Legalize it! 51 à la page 5) n'est que difficilement possible. L'OFS a dû accepter les différentes formes d'annonce des différentes polices cantonales (et il y a eu des doubles formes amusantes). Mais que l'on regarde les données corrigées des personnes mises en cause ou celles des infractions : Jusqu'à présent, l'ampleur de la répression semble avoir été massivement sous-estimée. Pour les contraventions, on pourrait encore argumenter que la répression a peut-être à nouveau augmenté en 2009. Mais pour les délits, le chiffre est bien plus élevé que tout ce qui a été présenté jusqu'ici comme “commerce” :
Le montant de la sanction ne peut pas être déduit de cette statistique, mais peut être résumé comme suit :
Dans un cas grave, la peine minimale est d'un an d'emprisonnement (et cela peut ensuite aller jusqu'à 20 ans). Des amendes peuvent également être prononcées. Plus important encore, des remboursements de bénéfices sont souvent exigés, c'est-à-dire que la totalité des bénéfices est prélevée. Mais comme la plupart du temps, tout l'argent a été confisqué, ainsi que la marchandise, seuls les dealers les plus rusés ont de l'argent de côté - les autres doivent rembourser par mensualités pendant des années un bénéfice qui n'existe plus. A cela s'ajoutent bien sûr toujours les frais d'enquête et les frais de justice sur les frais, qui peuvent atteindre des montants à cinq chiffres dans les cas les plus importants, même sans frais d'avocat.
Selon de nouvelles statistiques (voir aussi l'article suivant), les substances de chanvre suivantes ont été saisies en Suisse en 2009 (découvrez les abîmes !):
Cannabis
Dans 108 cas, 1,5kg, 12 joints, 194 plantes, ainsi que 8 boîtes de “cannabis” ont été saisis.
Chanvre (jeune plante)
Dans 135 cas, 51kg, 1 joint, 25'590 plantes, ainsi que 10 boîtes de “chanvre (jeunes plants)” ont été saisis.
Chanvre (plante fraîche)
Dans 555 cas, 1'235kg, 37'260.8 plantes, ainsi que 135 boîtes de “chanvre (plante fraîche)” ont été saisis.
Chanvre (plante séchée)
Dans 363 cas, 1'396kg, 5 joints, 3'353 plantes, ainsi que 66 boîtes de “chanvre (plante séchée)” ont été saisis.
Haschisch
Dans 4'304 cas, 228kg, 152 joints, ainsi que 11,6 boîtes de “haschisch” ont été saisis.
Huile de haschisch
Dans 22 cas, 3kg ou 4l d'“huile de haschisch” ont été saisis.
Marijuana
Dans 19'341 cas, 1'799kg, 2'565.65 joints, 2'956 plantes ainsi que 60.2 boîtes de “marijuana” ont été saisis.
Les différences entre les plants de marijuana et les plants de chanvre seraient encore à clarifier. Le joint obtenu à partir de la jeune plante semble également particulier. Le joint de “marihuana” de 0,65 donne à réfléchir, tout comme les doses de 0,2/0,6/0,8. Eh bien. Les statistiques viennent d'être renouvelées…
Source : Statistique policière de la criminalité (SPC), rapport annuel 2009, Office fédéral de la statistique. Détails tirés des tableaux “Loi sur les stupéfiants (LStup) : Infractions selon les substances et personnes incriminées, 2009”, ainsi que “Substances saisies, 2009”.
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