Un parlement changé et les affaires de chanvre en suspens à l'hiver 2019/20.

Une courte majorité du Conseil national est favorable à une nouvelle approche du chanvre. Est-ce que quelque chose va bouger maintenant ? Dans un rapport, la Commission fédérale des stupéfiants appelle une fois de plus à une autre politique en matière de drogues.

Résultat des élections

Les élections législatives de 2019 sont derrière nous. Que signifie ce résultat pour la question du chanvre ?

D'abord au Conseil national - ici, la vieille attitude de blocus pourrait prendre fin. Si les partis votent de la même manière que ces dernières années, les nouveaux chiffres seront les suivants :

D'un côté, ceux qui adoptent une position libérale sur la question du chanvre : SP, Verts, Solidarités, PdA, GLP, BDP : 39+ 28+1+16+3 = 88 sièges. De l'autre côté, ceux qui veulent s'en tenir à la prohibition : PDC, PPE, UDC, Lega, UDE, LDP : 25+3+53+1+1 = 84 sièges. Les 28 sièges du FDP sont répartis à peu près à moitié entre les deux camps sur cette question, ce qui donne une majorité potentielle étroite de 102 à 98 voix.

Un espoir justifié ?

Le BDP, qui dispose encore de trois sièges, a rejoint le groupe parlementaire du CVP. S'ils se joignaient au PDC pour rejeter la question du chanvre, la majorité pour de nouvelles étapes dans la question du chanvre disparaîtrait (99 à 101 voix).

C'est déjà une majorité potentielle extrêmement étroite… Cela dépend de chaque membre du Parlement, car même quelques dissidents de la ligne du parti peuvent faire basculer la majorité. Il y a aussi beaucoup de nouveaux visages au Conseil national et nous devons maintenant suivre comment ils se comporteront lors des prochains votes.

Quoi qu'il en soit, il y a maintenant au moins une possibilité d'aller de l'avant : Les précédentes critiques au sein du Conseil national pourraient prendre fin.

Passons maintenant au Conseil des États : là aussi, il y aura beaucoup de nouveaux visages. Si le Conseil des États reste fidèle à sa position de ces dernières années, quelque chose devrait être possible. Si, en revanche, elle freine à nouveau, comme elle l'a fait par le passé, un nouveau blocage pourrait être imminent.

Il serait donc bon qu'il y ait une pression de l'extérieur pour que ce parlement avance dans une direction raisonnable.

Les premières évaluations seront rendues possibles par les affaires en cours suivantes :

Essais pilotes sur le cannabis

La Commission de la sécurité sociale et de la santé du Conseil national (SGK-N) a pris connaissance du rapport sur la protection des mineurs qu'elle avait demandé lors de sa séance du 15.11.19 (dans son ancienne composition) et a rejeté de très peu le projet de loi sur les essais pilotes de cannabis (12 voix contre 11 et 2 abstentions). Cela a été démontré une fois de plus : Avec l'ancien Conseil national, avec l'ancienne Commission, rien n'était possible. Il sera intéressant de voir comment le Conseil national nouvellement élu se comportera. Elle doit maintenant décider si le projet de loi doit être maintenu. Le nouveau Conseil national donnera-t-il un premier cours à ce sujet ? ⇒ Détails sur parlament.ch, 19.021

Le chanvre en dehors de la LStup

Une loi distincte sur le chanvre a déjà été réclamée au Parlement à plusieurs reprises, sans succès jusqu'à présent. À l'heure actuelle, les questions suivantes sont en suspens : ⇒ Heinz Siegenthaler (BDP) : “Égalité de traitement entre le cannabis et l'alcool fort”, 18.3150 Beat Flach (GLP) : “Légaliser le cannabis et générer du substrat fiscal pour l'AVS/AI”, 18.4009

Projet initiative populaire

Certaines informations initiales ont été publiées sur cannabis-consensus.ch et les parties intéressées peuvent s'abonner à la newsletter, qui sera désormais publiée régulièrement.

Rapport de l'EKSF

La Commission fédérale des stupéfiants (CFDS) a présenté en septembre un autre rapport sur la politique en matière de drogues. Il y aborde la question de savoir si la loi sur les stupéfiants (LStup) a été un succès au cours des dix années qui ont suivi sa révision partielle. Comme on pouvait s'y attendre, elle aboutit à une conclusion dévastatrice : les objectifs de LStup n'ont pas pu être atteints. La prohibition ne fonctionne pas, l'abstinence ne peut être imposée. Les termes “dépendance” et “drogues” sont dépassés et devraient être remplacés par “substances psychoactives” et “comportement potentiellement addictif”.

La Commission veut que la réalité soit enfin acceptée : Une grande partie de la consommation de substances psychoactives légales et illégales se fait à faible risque, seuls quelques-uns développent une consommation problématique. Et c'est uniquement à cette utilisation problématique que la Commission veut s'attaquer, laissant l'utilisation à faible risque aux citoyens responsables.

Ainsi, l'abstinence totale ne devrait plus être définie comme un objectif (inatteignable), mais la réduction des dommages devrait être au centre des préoccupations. En d'autres termes, la prévention des consommations inappropriées (en présence de mineurs, dans la circulation, sur le lieu de travail), des comportements excessifs (surconsommation) et des comportements chroniques (consommation à long terme). Il faut s'attaquer à cette utilisation risquée, voire dépendante, car c'est là que se posent les gros problèmes. Pour la Commission, la dangerosité ne peut pas être déterminée simplement par la substance, mais par la façon dont elle est manipulée, par le (in)contrôle de la consommation.

Les commentaires sur les pouvoirs de signalement et les procédures relatives à la loi sur la protection des adultes et des enfants sont particulièrement intéressants. Après avoir critiqué les pouvoirs de signalement divers et peu clairs qui existent déjà aujourd'hui, il apparaît clairement que la commission souhaite un système de signalement avec des procédures claires (qui peut signaler quoi à qui et qui peut ensuite intervenir et comment? ; en outre, des possibilités de recours claires) ainsi que la possibilité d'obliger les personnes bien en vue à participer aux thérapies. On ne sait pas encore exactement qui tracerait la ligne de démarcation entre faible risque et risque/dépendance. Le KESB cantonal ? Les centres d'addiction ? Une version révisée de LStup?

Des questions décisives restent sans réponse - et les mesures prises par les autorités chargées de la circulation routière en particulier montrent que, outre le droit pénal poursuite, il existe des mesures qui sont au moins aussi gênantes et qui peuvent même avoir un effet pire qu'une condamnation pénale. Nous devons garder un œil sur cette zone !

Dernière modification : 2023/12/22 21:16

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